Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
N E X T E X I T
15 janvier 2008

Dans chaque ville ~ Comme un prologue

Dans chaque ville, il y a des rituels que tu as instauré sans même te rendre compte.

Aller au cinéma le premier jour, le dernier jour.

Abandonner des personnes.

Marcher vite quand il fait nuit avec de la musique dans les oreilles.

Attendre que quelque chose t’arrive.

*

Grenoble est sans doute le meilleur souvenir cinématographique qui t’es arrivée. Entrer dans cette ville comme une renaissance et y goûter le cinéma avec Clean. Puis en sortir comme un passage oblige avec Boarding Gate. Et te rendre compte que malgré toi il s’agit du même réalisateur pour ces deux films. Le hasard fait bien les choses. Il t’a conduit sur des histoires de femmes paumées.

Peut-être est-ce le message que tu dois garder de Grenoble. Etre une femme – une fille – paumée tout en sachant pourtant où tu vas, sur une ligne tracée d’avance que tu regardes au loin mais qui se rapproche de plus en plus vite.

*

Orléans aura été l’abandon des autres. Sans aucun retour possible. Tu regardes par-dessus ton épaule, et tu n’y vois rien. Que des images floues dont tu ne te souviens à peine. Des collégiens, des lycéens. Des membres de ta famille. Et probablement un peu de ta chair écorchée le long des murs.

Parce qu’il te fallait des actions radicales pour te défaire de son emprise sur toi. Claquer des portes. Raccrocher au téléphone. Pleurer beaucoup. Regretter tes choix, puis t’en accommoder comme une finalité.

*

Rennes est le plus grand marathon que tu as accompli. Tu en as parcouru des rues, des allées, des boulevards. Manger au plus vite par peur d’oublier. Parce que tu savais que tu n’y resterais pas, il te fallait t’approprier cette ville en express, y laisser tes marques. Qu’elle te marque.

Alors pour cela tu as marché, tu as usé tes vieilles et tes nouvelles godasses. Tu t’es fait des cloques aux pieds. Mais ce n’était pas important. Il fallait que tu y courres, que tu avances tête baissée dans le tas pour tout avaler sans prendre le temps de laisser macérer.

*

Clermont-Ferrand est celle où tu attends. Tu y vas au cinéma, tu y marches la nuit longuement à vitesse modérée, tu n’y rencontres personne pour ne rien abandonner ensuite et la retrouver intacte dans tes souvenirs. Tu y attends la prochaine ville, comme sur un quai de gare, dans le froid tu y fumes et tu regardes où tu iras prochainement.

Elle te semble aussi inaccessible qu’abordable. Toujours plus grande ou plus petite, selon tes envies, ton attente qui finira par s’exaucer. Et tu y partiras sans un remord, et tu y repenseras en voulant l’oublier mais elle est en toi. Et tu penses que tu y reviendras encore et encore.

Publicité
Publicité
Commentaires
Q
Joli panorama ; à quand la ville de Lyon ?
Archives
Publicité
Publicité