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N E X T E X I T
14 décembre 2008

Portée disparue ce matin

Le ciel est blanc-gris. On distingue à peine les toits du ciel. Seules les cheminées permettent d'imaginer un certain horizon. Les gros flocons assourdissent les pas, les voix, les rares bruits des voitures qui passent. Les arbres ont accroché leurs fils blancs. Les passants ont le pas pressé pour ne pas craindre de ressembler à des bonhommes de neige.

Je pourrais me porter disparue pour ce matin. Aux absentes. Aux objets trouvés. Peut-être. Ne sortir que pour acheter une couronne de pain et deux croissants. Parce que c'est dimanche et qu'il neige. Certes je n'aurai pas de gros bol de chocolat Van Houten, mais mes papilles gustatives me suffisent à en imaginer le goût amer et sucré avec la peau douce sur le dessus qui fond sous la langue, comme fond la neige difficilement sous les pieds ce matin.

Jane B. est simplement un fabuleux poème. Et le son craquant du vinyle me transporte à des lieux dont personne n'a l'accès à part moi. Je ne donne pas les clefs. Je me garde le privilège de ces moments d'écoute attentive.

Je vais disparaître sous la neige, teint pâle, je n'ai pas de nez aquilin, mais les yeux bleus et les cheveux chatains. Peut-être dormirai-je au bord du chemin, une fleur de sang à la main. En gage de bonheur singulier à ne partager au pluriel sous aucun prétexte.

Je m'abandonne.

Et lorsque la neige surgit j'ai presque envie de croire à l'éternité de l'instant.
Ô la belle oxymore.

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Commentaires
M
Ecouter le silence ouaté créé par la neige ...
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