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N E X T E X I T
2 septembre 2009

T'as des poils aux bras, c'est déjà bien de le savoir

Ce soir, je suis une petite fille. Pour un peu, je me ferais une couette sur le côté du crâne, je me peindrais les ongles en rose, je porterais une mini-jupe jaune et un vieux débardeur orange fluo avec des abricots dessus. Aïe, aïe, les années 90 ont fait du mal à la mode quand même. Heureusement je n'ai eu qu'une fois 12 ans. Et le vert pomme n'est resté qu'une année la couleur favorite des petites filles en devenir. Après on est passé vite fait aux années grunge, ô que vive Nirvana et les fringues de Papa trop grande.
Mais ce soir j'ai un grand sourire, je me souviens de ma robe Benetton jaune pâle, de mon manteau rose.
Ou peut-être même que je devrais régresser encore plus. Jouer à la marelle et à l'escargot. A l'élastique et à la corde à sauter !

Il aura fallu attendre le début du mois de septembre. De toute façon, ça a toujours été mon mois préféré. C'est mon début d'année à moi depuis que je suis petite. Y'a pas de premier janvier pour moi, c'est le première septembre. Bonne année !

Fin mai tout de même, je m'étais souvenue que j'avais des poils aux bras. Le jour de mes 25 ans. Parce qu'il y avait Soap and Skin devant un piano dans une robe défaite de strass et de paillettes. Parce que je vivais. Par la musique. Scotchée. Subjuguée. Mais pas au point de vouloir sauter par la fenêtre pour dire que c'est fabuleux de se sentir si pleine d'émotion que c'est trop pour une seule personne.
C'était juste un peu de bonheur dans une bulle. Tu vois, toi, tu sauras jamais ce que c'est le bonheur pour moi. Parce que c'est éphémère et que je me suis toujours foutue des promesses.

Après peut-être que fin juin j'ai aussi ressenti certaines choses. Mais c'était étrange. J'étais là et ailleurs. Perdue.

Et y'a le début de septembre.
Les fenêtres ouvertes sans sauter à travers parce que je vais écouter ça toute la nuit. Que je vais sautiller à pieds joints dans mon petit appartement avec un sourire de gosse éperdue par ses émotions. Que ça me fait trembler. Que ça me tortille le ventre. Que ça me balance le cou et les hanches aussi. Seule. Dans toute ma splendide solitude. Heureuse. Dans l'éphémère de cette nuit. Le monde peut crever je m'en fiche, je suis égoïste, je l'ai toujours été, je pense qu'à ma gueule et je fais les choses sans regret et surtout sans coup d'oeil derrière l'épaule. Parce que je suis sur des rails, et pas seulement parce que j'aime les gares.
Ca serait comme dans un film. Un gros plan au départ sur un sourire radieux. Puis un clin d'oeil lorsque la caméra s'élargit et passe sur le visage. Et changement de plan. De dos. Et travelling arrière. Laisser la fille devenir un petit point invisible, les bras écartés vers un ailleurs lointain. Sans entrave. Et même sans sac à dos. Juste la musique.

Bordel de merde. Je pourrai en chialer tellement je trouve ça superbe. Tellement ça me remue. Je comprends pas tout. Je ne sais pas analyser la musique, simplement ce qu'elle me fait ressentir.

Au départ j'étais partie pour m'énerver contre les Inrocks, parce que ça faisait longtemps et que j'aime bien m'agacer, surtout contre ce que j'aime.
Puis j'ai jeté le magasine, il est quelque part par terre sous ma table. Les pages abimées. Alors j'ai préféré mettre leur CD. Mais je me suis arrêtée qu'à la première piste. C'est suffisant pour ce soir. L'album entier est une petite merveille et demain il sera chez moi et je peux jurer qu'il y sera un moment à tourner.

Parce que c'est bien d'avoir des poils sur les bras qui se hérissent.

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Commentaires
A
Yep, j'y suis allée hier soir. Et effectivement faudra que je la rappelle pour qu'on se raconte !<br /> Sinon, non, c'est pas le brestois. Mais Edward Sharpe, je l'ai mis en lien dans ma dernière phrase de ma note.
M
Ce serait pas par hasard un extrait du prochain album du brestois qui début cette compile des Inrocks ?<br /> Nous on ne l'a pas encore reçu, merci la Poste !!<br /> Par contre Melle N est allée voir le dernier Honoré, elle te racontera, si ce n'est déjà fait...
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